Restauration d’une encoignure en laque de Chine XVIIIème.
Un peu d’histoire :
A la suite d’une politique, sous le règne de Louis XIV, qui conduit à des échanges entre la France et la Chine, le goût français se développe pour les « chinoiseries ». Cette mode qui va favoriser un attrait pour la porcelaine, la soierie mais aussi les laques, se développera et sera à son apogée au milieu du XVIIIème et se poursuivra jusqu’au début du XIXème.
Les panneaux de laque, importés par les « marchands-merciers » seront la plupart du temps découpés, les épaisseurs affinées au rabot pour être réemployés et plaqués pour le décor de commodes, bonheurs du jour, guéridons….
Les motifs seront aussi très souvent copiés par les vernisseurs parisiens, afin d’imiter la laque chinoise ou japonaise. La résine est alors de la gomme laque, issue de la sécrétion d’une cochenille asiatique,d’une couleur jaune/rouge-ambrée, que l’on dissout dans de l’alcool. La gomme laque est utilisée encore maintenant en ébénisterie ou en lutherie pour vernir le bois, dans la technique du vernis au tampon. Le laque chinoise, lui, est issue de la résine extraite par l’incision de l’écorce d’un arbre de la famille des toxicodendrons que l’on appelle le laquier, l’arbre à laque. Cette résine, on dit « le laque » subit alors des traitements d’affinage complexes dans des conditions hygrométrique particulières.
Cette encoignure en laque » de chine » est une oeuvre du XVIIIème siècle.
Réalisée par des artisans français, donc dans l’esprit et la technique des chinoiseries de cette époque.
A son arrivée à l’atelier, le décor est très abîmé, on voit beaucoup d’impacts de chocs petits et grands sur la surface de la laque ternie, pour certaines zones le décor est partiellement effacé. Les fentes d’assemblage des panneaux sont visibles, les entrées de serrures ont été modifiées, provoquant aussi des altérations de la surface. En concertation avec son propriétaire, le choix est fait de privilégier la reconstitution et la lisibilité du décor. Les fentes d’assemblages des panneaux ne sont donc pas reprises puisque le jeu naturel du bois les rouvriraient, et de nombreux petits impacts sont simplement atténués.
Voici donc quelques images « avant », « pendant » et après la restauration de cette belle oeuvre au décor bucolique très fin et précieux, peint à l’or sur laque noire.l’intérieur du meuble est peint à la colle d’un rouge mat.